Il était une fois, il y a longtemps, très longtemps...du temps où j'étais enseignante, que j'avais encore des enfants à la maison et que je râlais beaucoup. Bien souvent, je me trouvais face à une impasse, qui se traduisait par de la dureté, dans les mots, dans les gestes. Je m'en voulais ensuite, bien entendu.
Il y avait aussi la colère contre le monde, contre la société, la douleur imperceptible à l'époque, voire la détresse, devant le cataclysme écologique et humain. Dans mes pores, dans mes cellules, inapte que j'étais à parler, je ressentais le tremblement terrible d'un monde saturé d'images, de vitesse et de consommation, à en perdre la tête et les sens.
J'aspirais à vivre davantage de paix, de connexion, j'aspirais à revenir au Vivant.
J'avais soif de sens et un fort désir de contribuer à un changement sociétal.
La communication non-violente s'est présentée comme une manière d'apporter une réponse à ces questions.
C'était avant, il y a maintenant 10 ans.
Depuis, j'ai appris, j'ai appris, j'ai appris : par des maîtres, des formateurs, des amis, par la Vie.
Une révolution plus tard...
Je désapprends, je lâche des vieux schémas, je transforme de vieilles croyances, je perds des écailles et du poids.
Je comprends que la paix commence par moi.
Plus j'apprends et moins j'en sais.
Je comprends que je suis le Vivant et qu'il est de mon devoir d'en prendre soin,
comme de prendre soin des autres et de mon environnement.
J'observe que nous créons le monde dans lequel nous vivons.
Je découvre une nouvelle Clé,
le Jeu.
Je vous cite un extrait du livre de Marshall Rosenberg, le père de la CNV, dans le merveilleux livre "L'art de la réconciliation"
"J'essaie de ne rien faire par obligation, mais de suivre la suggestion de Joseph Campbell. Après avoir étudié les mythologies et religions comparées pendant quarante-trois ans, Campbell a déclaré : "A présent que j'ai fait toutes ces recherches, je suis étonné de constater que toutes les religions disent la même chose : ne fais rien si ce n'est par jeu."
Ne faites rien si ce n'est par jeu.
Il le formule aussi autrement :
"Suis le chemin de ta félicité" ;
agis avec le désir de rendre le monde amusant et d'en faire un sujet d'apprentissage."
Attentive à la joie qui surgit dans l'instant, je suis son fil parfois vertigineux, parce qu'il me montre des chemins non empruntés.
Avec des allers retours à d'anciens schémas, je garde néanmoins l'esprit "belle-joueuse" : "allons-y et voyons".
Rien à prouver, la vie est un terrain d'exploration.
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